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Libération

De retour sur les lieux de la «racaille»

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Sarkozy prépare avec soin son équipée à Argenteuil. Le temps de choisir le bon survêt ?
par Gérard BIARD
publié le 7 février 2007 à 5h54

Il n'y a laissé que de mauvais souvenirs, mais il va y retourner. C'est désormais officiel, dans les jours qui viennent, Sarkozy repart à la conquête des banlieues chaudes, copieux réservoir d'électeurs pas vraiment dans sa poche. Première cible, Argenteuil, où, en octobre 2005, il prononça le mot «racaille» et craqua l'allumette qui allait enflammer les cités françaises pendant deux mois.

Déminer. On s'en doute, son équipe prépare ce déplacement médiatique avec le plus grand soin. Rachida Dati, porte-parole de campagne et symbole de l'«intégration réussie», passe d'ailleurs beaucoup de temps outre-périph pour tâter et, surtout, déminer le terrain. Alors que Sarkozy plane au-dessus des nuages des sondages, il serait malvenu qu'il dégringole de son Olympe pour un nouveau mot malheureux ou une confrontation qui «karchériserait» son image de candidat qui aime et comprend tout le monde.

Sur ce coup-là, on est curieux de voir en quoi ses conseillers en communication vont le déguiser. Tous les espoirs de rigoler sont permis, car, depuis le début de cette campagne placée sous le signe du racolage actif, Sarkozy a enfilé bien des accoutrements et dégainé bien des accessoires incongrus. Devant les ouvriers, il a brandi la faucille et le marteau, devant les paysans, il est arrivé fourche au poing et sabots plein de paille, devant les profs, il avait un collier de barbe et une blouse grise. C'est sûr, si les petits rats de l'Opéra étaient en âge de voter, on l'aurait déjà v