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Libération

Les citoyens questionneurs de TF1 frustrés

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Au lendemain de l'émission, ils ont le sentiment d'avoir été les faire-valoir du candidat.
publié le 7 février 2007 à 5h54

Lundi soir, Hayate Adjadj a bondi en direct sur TF1 : «C'est honteux !» Nicolas Sarkozy venait de s'en prendre aux musulmans : «On n'égorge pas le mouton dans son appartement.» Le lendemain de J'ai une question à vous poser, Hayate Adjadj est toujours en pétard : «C'est dégueulasse, déclare-t-elle à Libération, Sarkozy sait très bien qu'à 90 %, les musulmans vont dans des abattoirs. C'est une image barbare des musulmans qu'il a voulu faire passer.» Mais voilà, lundi, elle n'a pas pu tout dire : «C'était pas un débat, c'est une question, une réponse, et on ne pouvait pas rebondir.» Même frustration pour Frédérick Carles-Font qui a apostrophé Sarkozy sur le mariage gay : «Il a eu le beau rôle, lui, c'est un pro de la com, on n'était pas en position d'égalité.»

Mailles du filet. Hayate Adjadj, Frédérick Carles-Font et leurs 98 condisciples ont été contactés par TNS Sofres il y a dix jours. Elle s'était inscrite pour participer à des tables rondes rémunérées, lui fait partie de plusieurs panels de consommateurs : «J'adore donner mon avis sur tout.» Elle : «Quand on m'a dit que c'était Sarkozy, j'ai accepté ; il m'agace, donc j'avais envie d'y être.» Lui a eu de la chance : alors qu'il est encarté au PS depuis 2002, il est passé entre les mailles du filet de TNS Sofres, qui excluait d'office les militants de partis politiques (et les journalistes) de son panel.

Les cent citoyens de TF1 sont arrivés dimanche pour être <