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Libération

Royal sort ses griffes de gauche

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publié le 7 février 2007 à 5h54

Nicolas Sarkozy n'a pas le monopole de la nation. C'est le message qu'a adressé Ségolène Royal à son principal adversaire, hier lors du premier véritable meeting de sa campagne présidentielle, dans la halle Carpentier, à Paris (XIIIe arrondissement) remplie de quelque 5 000 personnes­ au point de laisser plusieurs centaines de militants sur le pavé. Celui de Grenoble, jeudi, lui avait fourni l'occasion, tout à la fois, de politiser le propos et de durcir le ton contre le ministre de l'Intérieur, brossé comme l'adversaire de la jeunesse. La candidate a récidivé, hier, s'attachant à creuser les clivages contre «ceux d'en face, à droite, et de leurs relais dans les médias [qui] m'avaient déjà congédiée». Et attaquant : «Comme disent les rappeurs: Paris est dans la place. Et moi aussi, je suis là.»

Code noir. Un discours de combat, donc, dans une ambiance surchauffée. Mais aussi, un nouveau cours d'histoire à l'adresse du candidat de l'UMP et de sa famille politique, renvoyé tant au mur de l'argent qu'à l'Ancien régime et au suffrage censitaire. Traditionnellement détentrice d'un pouvoir «donné en héritage plutôt que par suffrage». Histoire de la France, qui «n'est pas la synthèse de l'Ancien Régime et de la Révolution [...] Entre le Code noir de Louis XIV et la Déclaration des droits de l'homme, les valeurs ne sont pas les mêmes». Histoire de la gauche et de ses combats, aussi, dont elle s'est posée en héritière : «La calomnie et les coups bas ont