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Faut-il inventer plusieurs paniers de la ménagère ?

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Créer des indices des prix par catégorie de revenus (proposition PS)
publié le 8 février 2007 à 5h55

Exit l'indice unique des prix, la fameuse inflation de l'Insee, au profit d'«indices différents suivant les revenus dont on dispose». C'est la promesse faite lundi par le codirecteur de la campagne de Ségolène Royal, François Rebsamen, en taclant au passage un indice officiel «qui ne correspond pas au panier de la ménagère».

Pourquoi cette promesse ?

Depuis le passage à l'euro, l'indice des prix de l'Insee subit des bordées de critiques. Il sous-estimerait l'envolée des loyers et du carburant, afficherait une hausse très sage (+1,6 % en 2006) sans commune mesure avec un pouvoir d'achat en berne. En octobre, Ségolène Royal était allée jusqu'à dire aux Français qu'«on leur ment sur l'indice des prix».

Faut-il changer l'indice ?

Ces critiques sont en partie justifiées, car l'indice des prix n'a pas vocation à décrire la situation de chaque Français, qui va ressentir l'inflation différemment selon ce qu'il consomme. Rien de commun entre d'un côté une famille propriétaire de son logement déjà remboursé, sans voiture et fondue de nouvelles technologies, et, de l'autre, un foyer de locataires avec voiture. Les premiers échappent à l'envolée du prix des logements et de l'essence et peuvent se défoncer aux lecteurs DVD et écrans plats aux prix en chute libre. Les seconds prennent en pleine face la grimpette de l'habitation et de l'essence.

Une réforme pour rien ?

La promesse de l'équipe Royal arrive un peu tard. L'Insee et le Centre d'analyse stratégique moulinent depu