Après le soutien apporté par André Glucksmann à Nicolas Sarkozy, l’essayiste Alain Finkielkraut entre à son tour dans la campagne présidentielle. S’il critique certains points du programme du candidat de l’UMP, il prend sa défense avec véhémence. Au point de dénoncer les «lapsus fascistes» du Parti socialiste.
Avez-vous l'intention d'annoncer votre soutien à Nicolas Sarkozy ?
Sans doute a-t-on déduit de mon prétendu conservatisme que j'étais sarkozyste. Mais le journalisme devrait résister à la déduction : toutes les nouvelles qui ont circulé à ce sujet sont fausses. Je n'ai reçu de proposition ni du Figaro pour une interview ni de l'entourage de Sarkozy pour une participation à son meeting du 11 février. Nicolas Sarkozy m'a invité à déjeuner en septembre 2005 en compagnie de son directeur de cabinet Claude Guéant, mais je ne l'ai pas revu depuis. J'enseigne à l'Ecole polytechnique, j'anime une émission hebdomadaire sur France Culture : j'ai des convictions, mais un ralliement, c'est une casquette, et le moins que je doive à mes élèves et à mes invités, c'est de les accueillir tête nue.
Vous sentez-vous proche du candidat de l'UMP ?
Il y a, en tout cas, une proximité de situation. Ma famille, comme celle de Sarkozy, n'est pas française de souche. Aussi ai-je été blessé comme s'il s'était agi de moi-même par la phrase d'un document du Parti socialiste définissant Nicolas Sarkozy comme un «néoconservateur américain avec un passeport français» (la phrase est du