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Libération

On dirait que tu serais Denisot

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Canal+ confie son Grand Journal aux candidats. Mardi, c'était Bayrou. Edifiant.
publié le 8 février 2007 à 5h55

On les a vus au fil des mois, les candidats, jouer à pousse-toi de la télé que je m'y mette. On a vu les socialistes participer en direct à Questions pour une investiture. On a vu Sarkozy produire lui-même les images de son intronisation à colonnades et on a vu les chaînes de télé les reprendre sans même ciller. On a vu Ségolène en Madame Royal de son cirque participatif. On a vu encore Sarkozy, sitôt bombardé, se la jouer mec à la coule chez Claire Chazal. On a vu toutes les chaînes verser dans la démagogie participative. Jusqu'à la lie et l'émission de TF1, lundi, où Sarkozy répondait aux questions de cent personnes, non pardon, de cent Français, non pardon, de «vrais gens».

Ce qu'on n'avait encore pas vu, c'est un candidat se payer carrément une émission. Mieux que Sarkozy sur du velours chez TF1 : François Bayrou a tout bonnement loué le Grand Journal de Canal +. C'était mardi, de 19 h 10 à 20 h 50. Comme d'habitude, les cuivres de Superstition du générique et comme d'habitude les applaudissements du public. Sauf que là, en guise de Michel Denisot, François Bayrou. Seul à l'image, c'est lui l'animateur : «Nous sommes ensemble jusqu'à 20 h 50 et on va découvrir des choses, des événements et surtout, tous les gens formidables, intéressants, émouvants que j'ai rencontrés au cours de mes voyages en France, lors de la campagne électorale, et aussi qui m'ont ému, vous allez le voir, pour des raisons qui tiennent à la politique du monde.»

Voilà la grande idée de Can