Toulon envoyé spécial
Sarkozy aux deux visages. Capable en un même discours d'un retour aux fondamentaux discours musclé, amalgame, populisme avant de se faire le chantre de «la tolérance entre l'Orient et l'Occident». Mais à Toulon hier soir, seule ville française de plus de 100 000 habitants dirigée un temps par le Front national, Nicolas Sarkozy a d'abord servi à son auditoire ce qu'il voulait entendre. A treize reprises, il a lancé des anathèmes en commençant ses phrases par ce mot d'ordre : «Ça ne peut plus durer.» A charge pour les 8 000 personnes présentes de conspuer ceux qui étaient désignés à la vindicte («petit voyou et patron voyou»,«multirécidivistes»,«l'assisté qui gagne plus que le travailleur»...) et d'acclamer sa conclusion : «Ça ne peut plus durer la France qu'on regarde se défaire en proclamant que l'on n'y peut rien.»
Plusieurs fois, il a distillé des messages plein d'ambiguïté sur les immigrés qui «ne sont pas les bienvenus sur le territoire de la République» s'ils n'en respectent pas toutes les règles. Comme à son habitude, il a stigmatisé l'infime minorité de ceux qui pratiquent l'excision, le mariage forcé ou acceptent «la loi des grands frères», quitte à attiser tous les fantasmes. L'auditoire a adoré, beaucoup plus, à l'applaudimètre, que lorsque Janus Sarkozy a changé de profil pour défendre son projet «d'Union de la Méditerranée», sorte de G8 régional incluant le Maghreb. Reprenant à