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Libération

Sarkozy, entre populisme et «tolérance»

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A Toulon, il a multiplié les diatribes avant de plaider l'ouverture vers la Méditerranée.
publié le 8 février 2007 à 5h56

Toulon envoyé spécial

Sarkozy aux deux visages. Capable en un même discours d'un retour aux fondamentaux ­ discours musclé, amalgame, populisme ­ avant de se faire le chantre de «la tolérance entre l'Orient et l'Occident». Mais à Toulon hier soir, seule ville française de plus de 100 000 habitants dirigée un temps par le Front national, Nicolas Sarkozy a d'abord servi à son auditoire ce qu'il voulait entendre. A treize reprises, il a lancé des anathèmes en commençant ses phrases par ce mot d'ordre : «Ça ne peut plus durer.» A charge pour les 8 000 personnes présentes de conspuer ceux qui étaient désignés à la vindicte («petit voyou et patron voyou»,«multirécidivistes»,«l'assisté qui gagne plus que le travailleur»...) et d'acclamer sa conclusion : «Ça ne peut plus durer la France qu'on regarde se défaire en proclamant que l'on n'y peut rien.»

Plusieurs fois, il a distillé des messages plein d'ambiguïté sur les immigrés qui «ne sont pas les bienvenus sur le territoire de la République» s'ils n'en respectent pas toutes les règles. Comme à son habitude, il a stigmatisé l'infime minorité de ceux qui pratiquent l'excision, le mariage forcé ou acceptent «la loi des grands frères», quitte à attiser tous les fantasmes. L'auditoire a adoré, beaucoup plus, à l'applaudimètre, que lorsque Janus Sarkozy a changé de profil pour défendre son projet «d'Union de la Méditerranée», sorte de G8 régional incluant le Maghreb. Reprenant à