Plus de 30 % des enseignants ont fait grève hier dans le cadre de la journée d'action de la fonction publique, selon le ministère de l'Education nationale. Ils étaient 53 % dans le second degré et plus de 50 % dans les écoles, de sources syndicales. La FSU, principale fédération de l'éducation, s'est félicitée du succès de la mobilisation et a appelé le ministre à revenir sur ses décisions controversées et à ouvrir un dialogue, notamment sur les salaires. Au total 187 000 personnes (dont 80 000 à Paris) ont défilé en France selon les syndicats, alors que pour la police, ils étaient 89 000 (23 000 dans la capitale).
«Si les enseignants sont en grève, c'est essentiellement à cause du budget et des suppressions d'emploi. Les personnels de l'éducation éprouvent un ras-le-bol comme rarement j'ai ressenti. On montre les enseignants du doigt, on les prend pour des abrutis et on aggrave leurs conditions de travail», a résumé hier Jean-Luc Villeneuve (Sgen-CFDT).
«Scandaleux». Selon Luc Bérille (SE-Unsa), les professeurs n'en peuvent plus, «surtout quand on considère qu'il faut faire des économies à tous crins». Il a évoqué le projet de décret que Gilles de Robien devrait signer aujourd'hui qui supprime des décharges horaires, ce qui va contraindre 50 000 enseignants à travailler plus sans rémunération et qui généralise la bivalence (l'enseignement de deux disciplines, Libération d'hier) : «C'est illustratif de la politique du coup de force permanent.»«Le