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Libération

Rétention, la chère chasse aux sans-papiers

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Jusqu'à l'expulsion, le processus coûte cher.
publié le 9 février 2007 à 5h57

Le boom des expulsions de sans-papiers décrété par Nicolas Sarkozy a un coût. Et il est élevé selon la Cour des comptes : pour les étrangers d'abord dont les conditions de détention laissent clairement à désirer. Et pour la collectivité puisqu'elle supporte les frais de cette politique. Lorsqu'un individu en situation irrégulière est arrêté, il est placé en centre de rétention administrative (CRA). Rien à voir avec un cinq étoiles : «Des manquements à l'exigence d'espaces réservés aux femmes, de locaux de visite et d'un lieu de promenade extérieure ont été observés dans de nombreux CRA, observe la Cour. Dans plusieurs, parmi les plus importants, les conditions sanitaires et d'hygiène étaient très dégradées et constituaient parfois une véritable atteinte à la dignité humaine.»

Autre critique : à l'intérieur des CRA, l'information des sans-papiers sur leurs droits ou la possibilité de recourir à un interprète est insuffisante. Pour autant, ces centres offrent des conditions de détention plus dignes que les locaux de rétention administrative (LRA). Ouverts généralement dans des commissariats, les LRA «n'offrent pas les mêmes conditions d'accueil ni les mêmes garanties des droits des étrangers» que les CRA. Or, «le recours aux locaux de rétention se développe», un certain nombre de LRA étant «utilisés en lieu et place» des CRA.

De 2002 à 2005, le nombre d'étrangers expulsés a explosé, passant de 10 067 à 19 841 (et 24 000 en 2006). Ce doublement