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Libération

Rue d'Enghien, le QG ne fait pas de quartier

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La présence policière autour du siège de Sarkozy gêne la vie de la «Petite Turquie».
publié le 12 février 2007 à 6h00

Le brigadier ne veut rien entendre : «On ne passe pas !» Seuls les riverains peuvent franchir son cordon de dix gendarmes qui bloquent l'accès de la rue des Petites-Ecuries, dans le Xe arrondissement de Paris. Olivier habite un peu plus loin, rue Martel. Il montre sa carte d'identité. Sans succès. «Les personnes qui ont des macarons ne passent pas, persiste l'officier. On leur demande de bien vouloir les retirer.» L'objet du délit s'étale sur la veste de ce jeune et récent militant PS. Un simple autocollant : «Sarkozy, ne m'aime pas.» Ça fait quarante minutes qu'Olivier et son ami attendent pour rentrer chez eux. Ils menacent de porter plainte pour «atteinte à la liberté de circulation». Une syndicaliste patiente depuis une heure et demi. «Sarko dans le quartier, police partout !» arbore-t-elle sur la poitrine.

Grogne. En ce paisible samedi midi, le dispositif mis en place autour du QG de campagne de Nicolas Sarkozy, rue d'Enghien, est digne d'une manif d'agriculteurs en colère. Ce tronçon du Faubourg-Saint-Denis concentre pas moins de six fourgons et plus de 200 hommes en uniforme. Il a suffi d'un rassemblement de parents et d'enfants, du Réseau Education sans frontières (RESF), devant l'école de la rue de Metz, le matin à la sortie des classes, pour déclencher une mobilisation générale. «Tout ça pour une centaine d'adultes et une pléthore de gamins, c'était surréaliste», s'écrie Véronique Dubarry, élue verte de l'arrondissem