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Libération
TRIBUNE

Vaincre Sarkozy, maintenant

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L'ensemble de la gauche doit penser au second tour et ne pas se tromper d'ennemi.
par Etienne Balibar, Michel TUBIANA, avocat, Emmanuel Terray, anthropologue (EHESS), Françoise HERITIER, anthropologue (Collège de France, Monique CHEMILLIER-GENDREAU, professeur de droit (Paris-VII), Yves DUROUX, philosophe (ENS-Cachan), Robert CASTEL, sociologue (EHESS et Marc Abélès, anthropologue (EHESS-CNRS)
publié le 12 février 2007 à 5h59

Les péripéties de la campagne électorale ­ candidatures projetées ou abandonnées, «petites phrases», polémiques ­ risquent fort de faire oublier l'enjeu principal de l'affrontement. Cet enjeu, quel est-il ? Voici un candidat qui se présente au nom d'une droite nouvelle, et qui représente effectivement une synthèse, inédite en France, entre Thatcher et Berlusconi. Bien entendu, ce candidat multiplie les rideaux de fumée, rend hommage aux «travailleurs», évoque Jaurès et Blum, dont il n'a sans doute jamais lu une ligne, afin d'amuser la galerie.

Mais sitôt qu'il passe aux propositions concrètes, la réalité apparaît. Elles sont toutes marquées du signe du libéralisme économique le plus offensif. Qu'on en juge :

- bouclier fiscal à 50 %, vidant de toute substance l'impôt sur la fortune ;

- abolition de l'impôt sur les successions ;

- démantèlement du Code du travail, par l'institution d'un «contrat unique», inspiré de l'actuel CNE, et aboutissant à priver le salarié de toute sécurité effective pendant les premières années de son embauche ;

- franchise uniforme sur les dépenses de santé, à la charge des assurés ;

- limitation du droit de grève, par l'institution d'un référendum obligatoire au bout de huit jours de conflit ;

- non-renouvellement d'un fonctionnaire sur deux, et notamment d'un enseignant sur deux, avec tous les effets qu'une telle mesure peut produire sur les services concernés.

Si, à ces propositions, on ajoute l'atlantisme agressif affiché par le candidat de l'UMP, on obt