Fini d'être au-dessus des partis, détachés des contingences de la campagne présidentielle. Les syndicats de salariés ont décidé de faire des incursions dans le débat, voire d'interpeller directement les candidats. Première à plonger, la CFDT qui a décidé de s'adresser aux cinq candidats de «gouvernement» à l'élection (Verts, PCF, PS, UDF et UMP) pour qu'ils prennent clairement position sur quatre thèmes jugés «urgents pour les Français : le travail, la cohésion sociale, l'Europe et la démocratie sociale.»
Grève. Pas question pour autant de «donner des consignes de vote, affirme François Chérèque, le secrétaire général de la confédération. Les salariés n'attendent pas qu'un syndicat soit de gauche ou de droite». Mais il «faut éclairer les adhérents». Les candidats ont été contactés pour rencontrer Chérèque le plus rapidement possible (lire ci-contre). Tout en gardant sa «neutralité partisane», la CFDT a commencé à distribuer bons et mauvais points aux postulants à l'Elysée. Ségolène Royal est sommée de «préciser» son projet en matière de retraites ou de financement de la sécurité sociale professionnelle. Avec le candidat de l'UMP, Chérèque relève deux points de profonds désaccords : sur l'idée de «travailler plus pour gagner plus» ainsi que sa remise en cause du droit de grève «constitutionnel et individuel».
La CGT pourrait, elle aussi, entrer dans la campagne, début mars. «En tant qu'organisation syndicale, nou