Le sport, en politique, peut se révéler un puissant facteur d'adhésion. Encore faut-il soigner la préparation. En s'aventurant sur ce terrain, hier dans l'Essonne, Ségolène Royal aurait pu conserver à l'esprit cette règle d'airain du compétiteur. Récit d'un après-midi de campagne des plus sportifs.
16 heures. Au stade Jean-Louis-Moulin d'Evry, plusieurs dizaines de personnes, sous la pluie, attendent la candidate, censée rencontrer Marinette Pichon, la «star» du ballon rond féminin, et les gamins du club local. Une visite pensée : «Il y a plus d'adhérents à des clubs sportifs qu'à des partis ou des syndicats, explique Pascal Cherki, adjoint au sport de Delanoë. L'intérêt de la visite est donc de montrer qu'aucun ressort de la culture populaire ne la laisse indifférente, d'adresser un signe public de considération.» Dommage : en retard, Royal dribble tout le monde, pour passer directement à l'étape suivante : la rencontre avec le XV de France.
16 h 30. Nouveau passement de jambe: quand la presse arrive au stade Bobin de Bondoufle, Royal a déjà filé, après un rapide «contact» avec les rugbymen et l'entraîneur Bernard Laporte, adepte notoire du côté droit. Il semble pourtant qu'un début de bronca ait accompagné l'apparition de la candidate sur la pelouse. Jean-Louis Bianco, codirecteur de campagne, joue le contre : «Il y a eu un mélange de cris et de sifflets d'enfants venus voir l'entraînement et qui n'ont pas pu descendre sur le terrain à cause de la pl