Saint-Denis de la Réunion envoyé spécial
Avec Nicolas Sarkozy, rien ne se perd. Tout se recycle. Prenez Eric Besson, qui vient de claquer la porte de l'équipe de Ségolène Royal, ou Paul Vergès, le vieux président communiste du conseil régional de la Réunion : depuis deux jours, ils sont les nouveaux camarades du candidat de l'UMP. Vendredi, dans les rues de Saint-Paul, par plus de quarante degrés au soleil, le ministre de l'Intérieur a trouvé tout plein de qualités à l'ex-coéquipier de sa concurrente, pourtant auteur d'un rapport où il le traitait de «néoconservateur américain au passeport français». Cela avait alors révulsé le ministre de l'Intérieur. Mais tout est déjà oublié : «Eric Besson, je le connais, j'ai beaucoup de respect pour lui, et même de la sympathie, bien avant sa séparation avec madame Royal. Si on devait mépriser les gens sous prétexte qu'ils sont moins connus que vous, alors, dis donc, madame Royal doit mépriser beaucoup de gens.»
Carton-pâte. Dopé par les sondages toujours plus hauts, Nicolas Sarkozy, qui a achevé vendredi soir une tournée de deux jours à la Réunion, continue de se faire le contemplateur de sa propre gloire. Tout en affirmant être au-dessus de la mêlée et se désintéresser des déboires de ses adversaires à coups de phrases mélos («Ça fait bien longtemps que je sais qu'il ne faut pas se réjouir des difficultés des autres. J'en ai eu suffisamment dans ma vie pour avoir quelque chose qui s'appelle la tolérance»), il ne pe