Royal qui cite AC le feu, vous vous y attendiez ?
Villepinte, on y est allé incognito, on écoutait dans notre coin et, tout d'un coup, on a entendu le nom de notre collectif. J'ai été assez étonné. Car, depuis des mois, on entend parler de démocratie participative sans vraiment savoir à quoi cela faisait référence. Nous, il nous semblait que c'est ce que nous faisions sur le terrain puisque, au lendemain des émeutes, nous avions monté un tour de France pour réunir les doléances des citoyens. Mais personne ne nous avait vraiment cités en exemple. Quand nous avons rencontré Ségolène Royal en janvier, elle s'était contentée de nous écouter. Elle nous avait félicités de notre travail et nous avait demandé de participer à un groupe de travail sur son programme, ce que nous avons refusé.
Pourquoi ?
Parce que nous refusons de rouler pour un parti ou un présidentiable. En banlieue, des associations ont donné beaucoup de faux espoirs aux gens. J'avais 18 ans au moment de la marche pour l'égalité, rebaptisée «marche des beurs» par ceux qui ont créé plus tard SOS Racisme. Les gens en banlieue ne leur ont jamais pardonné de s'être placés dans les instances du PS. Quand on a débuté notre tour de France, on nous accueillait avec méfiance à cause de ça. Les propositions que Ségolène Royal a retenues, nous les avons aussi présentées à la droite. Nous avons rencontré des candidats. Mais nous attendons toujours un rendez-vous avec Nicolas Sarkozy, Dominique Voynet et José Bové. Nous refusons en