Jacques Chirac travaille désormais pour l'histoire. Comme s'il savait l'heure des adieux proche, le président de la République s'est souvenu de ses anciennes promesses. A deux mois de la fin de son mandat, et pour la troisième fois de la législature, il invite aujourd'hui les parlementaires à Versailles pour leur soumettre trois réformes constitutionnelles. Une initiative pas vraiment consensuelle au sein de sa majorité. Pour l'UMP, convoquer le Congrès aussi tardivement avait des allures de mauvaise façon vis-à-vis de Nicolas Sarkozy. Des soupçons nourris par le menu proposé à Versailles. Par ordre de passage : le gel du corps électoral en Nouvelle-Calédonie, la réforme du statut pénal du chef de l'Etat et l'inscription de l'abolition de la peine de mort dans la Constitution. De ces trois textes, c'est sans nul doute le premier qui tient le plus à coeur à Jacques Chirac. Mais, pour les élus UMP, c'est le plus indigeste.
«Sans gloire». Pour le chef de l'Etat, constitutionnaliser le gel du corps électoral néo-calédonien est un impératif. Il en va de la crédibilité de l'Etat. Lors des accords de Nouméa de 1998, le gouvernement Jospin avait donné sa parole aux Kanaks, promesse réitérée par Chirac lui-même lors d'un déplacement sur le Caillou en 2003. Toutefois, le Président n'ignore pas les réticences de sa majorité face à un projet qui dessert localement les élus UMP. Fin novembre, plusieurs députés et sénateurs ont piqué une vraie colère en voyant le projet re