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«Jacquot, il vend les Airbus, c'est une bête de VRP»

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Magloire, étudiant congolais, aurait aimé que Chirac se représente.
par Stéphanie Binet et Bruno CHAROY
publié le 20 février 2007 à 6h12

Il est Congolais de nationalité, mais se sent Français : «De toute façon , je ne connais que la France.» Magloire, 23 ans, ne votera pas, il attend sa naturalisation. «Alors ma voix passera par mes parents et mon frère, qui votent pour la première fois.» Magloire, l'aîné des quatre enfants, est le seul pour l'instant à avoir fait des études supérieures. Il est en maîtrise administration, gestion d'entreprise, suit actuellement un stage de quatre mois, payé 300 euros dans une agence de voyages près de l'Opéra à Paris. Le samedi, il est vendeur dans une boutique de jeans des Halles. Et tous les jours en RER «Dead», comme il a rebaptisé la ligne D à cause des retards et des suppressions de train, il fait l'aller-retour entre la capitale et sa banlieue d'Essonne, Vigneux-sur-Seine, déjà plus classe que les six premières années qu'il a passé à Aubervilliers en Seine-Saint-Denis, «vraiment le ghetto». A quatre ans, il rejoint son père en France avec sa mère et son petit frère. Ses parents ont obtenu la nationalité française avant lui comme ses deux frères et sa soeur, nés en France. Les Bena ont fait une demande familiale groupée. Magloire, lui, était déjà trop âgé, plus de 18 ans, pour en faire partie. Et, comme il est pas très «papiers», la naturalisation traîne un peu. Magloire suit la campagne présidentielle de loin, dit-il, mais se sent pourtant «superconcerné». Après chaque débat télévisé, il se retrouve en bas de chez lui avec ses potes. D