On les avait croisés sur d'autres luttes. Contre les violences policières, contre la loi interdisant le voile à l'école, contre les séquelles du colonialisme dont seraient victimes les descendants d'immigrés, ou pour la Palestine. On retrouve Omeyya Seddik (du Mouvement de l'immigration et des banlieues, MIB), Karim Azouz (du Collectif des musulmans de France) et Youssef Boussoumah (de la Campagne Civile Internationale pour la Protection du Peuple Palestinien et du Mouvement des indigènes de la république) la frange radicale de la contestation issue des cités au sein du collectif «Banlieues et immigration avec José Bové». Le leader paysan a-t-il fait mieux que les responsables des grands partis politiques en s'attirant le vote des quartiers ? «On a rencontré Bové le 21 janvier en marge du rassemblement des collectifs antilibéraux à Montreuil [Seine-Saint-Denis]», raconte Yassin Ayari, membre de l'association Veto ! Garges (Val-d'Oise). «Il est venu tout seul, sans discours tout prêt. Il a avoué qu'il n'avait pas énormément de connaissances de la banlieue. On lui a dit : "On a telle et telle revendication, est-ce que tu peux les mettre parmi les thèmes prioritaires de ta campagne ?"» Bové a dit oui. Et a accepté une autre condition : «Que les problèmes de banlieue soient portés par des gens de banlieue.»
Larzac. Avec d'autres membres du collectif, Bové a tissé des liens plus anciens. «On s'est croisés sur plusieurs histoires. Il a fait des démarche