Marseille de notre correspondant
Elle n'a débarqué qu'à 20 h 30, en retard, mais est chaleureusement acclamée par les 3 500 militants réunis à Marseille pour son deuxième meeting de campagne. En butte à une forte concurrence à la gauche de la gauche, gênée par la dissidence d'une partie des élus communistes marseillais qui lui préfèrent Bové, Marie-George Buffet a choisi de cogner fort, hier, histoire de se remonter le moral. Sur Sarkozy, d'abord, «le candidat des marchés financiers, le candidat des Américains, le candidat des nostalgiques de la colonisation». Cogner, ensuite, sur Bayrou, qui «penche quand même sacrément à droite». Cogner, toujours, sur les médias, sources d'un «débat tronqué», qui «nous expliquent que la campagne de la présidentielle est déjà terminée». Alors Buffeta besoin de montrer que rien n'est joué. Pas facile, quand elle reste scotchée au plus bas dans les sondages.
Et pour Ségolène Royal ? La candidate estampillée «gauche populaire et antilibérale» lui susurre un autre programme. La communiste veut «une gauche à nouveau décidée à renverser les montagnes». Elle réclame «du courage». Car Buffet en a marre de «l'impuissance à imposer d'autres logiques que celles dictées par la droite et le patronat».
Elle exige «une rupture politique franche, claire, nécessaire». Impossible ? Pour elle, l'espoir vient d'Amérique latine : Venezuela, Brésil, Argentine, Bolivie, Uruguay, «n'ont pas attendu un