Le front de la présidentielle s'est déplacé hier sur la ligne «du bleu dans la rue», comme on dit dans les commissariats. Autrement dit, la police en uniforme, celle qui patrouille sur la voie publique et qui recueille les plaintes au contact de la population. Après Ségolène Royal, qui en a fait l'une des 100 propositions de son pacte présidentiel, la «police de quartier» fait désormais l'objet d'une mission confiée par Nicolas Sarkozy à un groupe d'experts, dont Alain Bauer, président de l'Observatoire national de la délinquance, ancien rocardien et vieux routier de la pensée sécuritaire.
«Cinglant démenti». A peine annoncée, l'initiative du ministre-candidat a été aussitôt taclée par le PS, qui a dénoncé «un aveu de faiblesse et un cinglant démenti qui invalide toute la politique menée par la droite depuis cinq ans». La secrétaire nationale du PS chargée de la sécurité, Delphine Batho, a estimé que «la suppression de la police de proximité a eu des conséquences néfastes et désastreuses que tout le monde déplore aujourd'hui» et que la mission de Nicolas Sarkozy «ne relève certainement pas de la coïncidence» avec la proposition de Royal.
Personne n'a oublié dans la «maison poulaga», l'humiliation publique faite par le ministre de l'Intérieur à la «pol'prox», la police de proximité initiée sous ses prédécesseurs du gouvernement Jospin. C'était le 3 février 2003 à Toulouse : «La police n'est pas là pour organiser des tournois sportifs, mais