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Libération

Jean-Louis Debré, le grognard

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publié le 24 février 2007 à 6h18

Jean-Louis Debré, 62 ans, ancien juge d'instruction, devient le gardien de la Constitution écrite par son père, Michel, il y a près d'un demi-siècle. Député depuis plus de vingt ans, maire d'Evreux (Eure) depuis 2001, et chiraquien depuis toujours, il se fait élire à la présidence de l'Assemblée nationale en 2002 contre l'adversaire d'hier, Edouard Balladur, candidat à l'Elysée contre Jacques Chirac en 1995. A l'heure où la quasi-totalité des troupes a filé sans regrets ni remords chez Nicolas Sarkozy, alors que le chef de l'Etat au mandat finissant est de plus en plus isolé à l'Elysée, Jean-Louis Debré reste, avec François Baroin, le soutien le plus indéfectible du président de la République.

Juriste ­ Pierre Mazeaud, auquel il succède à la présidence du Conseil, l'a chaperonné quand il était petit ­, sa carrière de magistrat a toutefois été infiniment plus courte que celle d'élu et d'apparatchik RPR. Substitut du procureur d'Evry au début des années 70, il fut sept ans juge d'instruction à Paris après un bref passage comme chef de cabinet d'un ministre du Budget du nom de Maurice Papon.

L'Assemblée nationale se retrouvant sans président, il lui faudra élire un successeur intérimaire ­ la session parlementaire est terminée et les élections législatives ont lieu au mois de juin. Même en contrat à durée très limitée, le fauteuil ­ et les avantages qui lui sont liés ­ attire les convoitises, notamment celles du vice-président Yves Bur, du questeur Claude Gaillard et du président