De prime abord, Laurent Velé se présente comme «fonctionnaire». Puis, il ajoute à voix basse travailler à la «DGSE».«Depuis vingt ans», précise-t-il. «Avant», il ne divulguait à personne sa véritable activité. «Même mon épouse ne savait pas ce que je faisais.» Aïcha opine : «Je l'ai su il n'y a même pas trois mois.» Aujourd'hui, il se sent libre de parler. Il n'est plus qu'un espion suspendu, un «demi-solde indiciaire, sans prime», qui touche à peine 500 euros par mois.
Le 2 octobre 2003, il a été mis en disponibilité d'office de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE), les services de renseignements français, pour une durée de cinq ans. «Dans l'intérêt du service», dit la lettre signée par le ministre de la Défense, Michèle Alliot-Marie. Il a été renvoyé chez lui douze jours plus tard. Aucune raison précise ne lui a été fournie. «Je ne sais pas de quoi on m'accuse, mais j'en ai une idée», avance-t-il. Lors de son passage devant le conseil de direction, avant que le couperet tombe, ses supérieurs lui ont fait un seul reproche : de ne pas les avoir informés immédiatement de sa rencontre avec celle qui allait devenir sa femme, une enseignante marocaine qui a repris des études à la Sorbonne.
Sur écoute. Ils se sont connus sur affection.org en 2000. En 2002, quand leur relation «est passée au stade amoureux», Laurent Velé en a fait part à l'administration centr