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Libération

A Lille, Le Pen prend l'accent ouvrier

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Le chef du FN s'est posé en défenseur des travailleurs, fustigeant immigration et mondialisation.
publié le 26 février 2007 à 6h19

Lille envoyé spécial

Contre l'ultralibéralisme mondialisé, les entreprises du CAC 40 et le capitalisme qui n'a qu'«un seul but, le taux de profit à deux chiffres et une seule patrie, l'argent», Le Pen prendrait presque les accents d'Arlette Laguiller. En clôture de la convention présidentielle du Front national, hier après-midi à Lille devant 2 500 personnes, le président du FN a rendu hommage, dans un discours «économique et social», aux travailleurs qui «obtinrent par la lutte syndicale des conditions de travail décentes, des salaires acceptables dont on ne leur fit jamais cadeau [...] et arrachèrent de haute lutte les droits essentiels du travailleur aux patrons de droit divin». Des accents de Laguiller, donc, mais aussi la volonté manifeste, dans cette région traditionnellement de gauche où le FN s'est installé, de ne pas laisser Nicolas Sarkozy réussir son OPA sur le monde du travail.

«Don-quichottisés». Le candidat du FN a bien sûr agrémenté ce refrain sur «cette mondialisation menée à marche forcée sous tous les gouvernements» à sa sauce, en déclarant que l'«appauvrissement général qui atteint le seuil de l'insupportable pour des millions de Français» s'accompagne d'«une surmédiatisation autour des sans-papiers venus en fraude, d'un tintamarre autour des illégaux qui jouent du chantage à l'enfant, bénéficiant de toute la compassion des happy few du système, de la comédie compassionnelle et politicienne des SDF don-quichottisés»