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Libération

Au Mali, José Bové, porte-parole des exilés

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A Diédéni, zone de départ vers l'Europe, le leader paysan a renvoyé la France à ses responsabilités.
publié le 26 février 2007 à 6h19

Diédéni (Mali) envoyée spéciale

A la campagne plutôt qu'en campagne. José Bové a passé sa matinée hier dans un petit village malien, Diédéni, à 150 kilomètres au nord de Bamako. Des maisons basses et dispersées au coeur de vastes étendues de terre rouge, abîmées par les brûlis fréquents et la déforestation. Devant la mairie, une cinquantaine de villageois, des femmes surtout, attendent le candidat à la présidentielle, au Mali depuis samedi pour le Forum pour la souveraineté alimentaire organisé par un collectif d'organisations paysannes, dont la Via Campesina dont il est le leader (lire aussi page 8). Mais, avant de repartir à Paris, José Bové a voulu revenir avec Aminata Traoré, l'ex-ministre malienne de la Culture, dans ce village où il était déjà passé en septembre 2006. Carrefour entre la Mauritanie, le Sénégal et la France, Diédéni est une zone de départ pour l'exil des jeunes Maliens. Comme Moussa, le fils de Mamy Keita, l'une des femmes assises dans la salle de la mairie, «sans nouvelles de lui depuis dix ans». Ou Youssouf, 22 ans, le fils de Korotoumou, qui «s'est noyé au large de la Mauritanie». Diédéni est aussi une zone de retour pour les refoulés ou expulsés de France ou d'Espagne. Comme Ibrahim, 35 ans, refoulé d'Espagne en 2005 après avoir travaillé en Mauritanie, en Libye, en Algérie. «Je suis fatigué, j'aimerais rester ici.»

Face à ces mères qui aident, à leur coeur défendant, leurs fils à partir, Bové explique que «l'Europe et la France