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«Ségolène parle de mon pays comme d'une famille»

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publié le 27 février 2007 à 6h20

C'est une famille lambda. Dominique, le père, a préparé des spaghettis à la bolognaise. Le fils aîné est en vacances. A table, les deux plus jeunes, 14 et 10 ans, se lèchent les babines. Les parents parlent politique. Marie-Hélène y croit toujours. Dominique n'a plus d'illusions. Elle a voté non au référendum sur le traité européen, il a voté oui. Ils aiment débattre. Nous sommes à Guyancourt, un quartier de la ville nouvelle de Saint-Quentin-en-Yvelines, dans le foyer d'une classe moyenne. Pas vraiment celle que Jean-François Copé, ministre délégué au Budget, définissait à 4 000 euros net par mois. «Quand j'ai entendu ça, je me suis dit qu'on était le quart monde !» se souvient Marie-Hélène Lienne, qui se présente comme quelqu'un de «représentatif» : «une ménagère qui change de supermarché quand c'est trop cher» et qui s'inquiète de ne pouvoir financer les études de ses enfants.

Marie-Hélène, secrétaire sans travail, et Dominique, ingénieur informatique à 2 500 euros net par mois, ont le sentiment que l'on parle peu des gens comme eux dans la campagne.

Fille de militaire, de parents de droite, Marie-Hélène est séduite par Ségolène Royal. «J'aime bien son vocabulaire. On voit que c'est sa manière de parler de tous les jours. Et puis j'en ai marre qu'on parle de mon pays comme d'une entreprise, elle en parle comme d'une famille.» Son mari s'amuse de son enthousiasme. Elle en rajoute : «Même ses boulettes, comme "bravitude''; on en sort tous les jo