Pas antinucléaire, mais proénergie renouvelable. Sur le nucléaire et la construction du prototype de réacteur EPR à Flamanville (Manche), Royal avance prudemment. Déterminée à appliquer sa démocratie participative à une filière opaque. Le 22 février, la socialiste a déclaré qu'il fallait «remettre à plat l'ensemble des données» sur ce projet, reportant toute décision après l'organisation d'un «débat».«Je me suis engagée sur l'EPR à faire en sorte que les décisions soient prises en toute transparence», avait-t-elle souligné, estimant que «la question de l'EPR doit être réintégrée dans la question globale d'une nouvelle politique énergétique» où les énergies renouvelables devront «occuper une place plus importante».
Une façon pour Royal de ne pas rompre avec les Verts, qui font de l'arrêt du projet EPR une condition de leur participation à une future coalition. Et aussi, de ne pas heurter les associations écolos : «On appelle la gazelle à ne pas se laisser enfermer par les éléphants sur le nucléaire. Il y a beaucoup de voix en jeu», a dit hier Stéphane Lhomme (Sortir du nucléaire).
Mais Royal cherche aussi à ménager les pronucléaire du PS, notamment les députés ayant une installation Areva sur leur circonscription. Arnaud Montebourg, porte-parole de Royal, a affirmé le 20 février que les socialistes «s'orientaient» vers le maintien de l'EPR ; Bernard Cazeneuve, député-maire de Cherbourg, estime, lui, que «revenir en arrière sur