Audresselles, commune du littoral du Pas-de-Calais, 690 habitants, «point accueil» du Secours catholique, «vente de vêtements pour enfants et grandes personnes». Trois permanentes, dont madame Cécile Chivot, la responsable depuis quinze ans, se démènent dans cette ancienne épicerie de village : «Notre mission, c'est l'aide d'urgence et le compagnonnage», explique Cécile, alerte et douce. Tout sauf un dispensaire de la pitié : «Si on donnait, les gens n'oseraient plus pousser la porte... Alors ils font leur choix, comme en boutique», avance Odile, autre pilier du Secours catholique. Le local est ouvert deux jours par semaine, le lundi et le vendredi après-midi : «Ici, tout ce qui se dit reste entre nous», prévient Cécile. Les dames acquiescent gravement. Maryvonne, femme de pêcheur, dont le mari est invalide, trouve ici chaque semaine un peu de réconfort : «Les hommes politiques ont promis de changer les choses... Mais en montant les escaliers du pouvoir, les politiques ont fini par oublier les plus faibles. Pourtant, toutes ici iront voter.» Maryvonne est accompagnée par deux de ses filles. L'une d'elle, la petite trentaine, n'a connu que des boulots précaires : «J'ai une amie qui n'a que 100 euros à la fin du mois pour vivre. Alors on se débrouille toujours pour lui donner un peu de poisson... Mon mari, lui, n'a connu que des CDI. Il bosse en ce moment comme chauffeur routier à Calais et donne un coup de main dans une friterie le
«Les gens sont usés»
Article réservé aux abonnés
publié le 5 mars 2007 à 6h27
Dans la même rubrique