La gauche ne diminuera pas les crédits militaires si Ségolène Royal est élue. Samedi à Paris, la candidate du PS a promis de «maintenir l'effort de défense» à son niveau actuel (2 % du PIB). «La France ne baissera pas la garde», s'est-elle exclamée au terme d'un discours consensuel. Elle n'a ainsi pas fait référence à l'encadrement militaire des jeunes délinquants, une idée qui passe très mal dans les armées. Elle n'est pas revenue sur son refus de voir l'Iran développer un programme nucléaire civil, une proposition contraire au traité de non-prolifération, dont la France est signataire. Elle s'est enfin gardée des envolées lyriques, comme lors d'un récent meeting à Dunkerque, pour opposer le budget de l'Education aux crédits de l'armement. Certes, le second porte-avions n'est pas une priorité puisque, comme le pensent les armées de terre et de l'air, «sa nécessité n'apparaît pas clairement établie».
«Service civique». En matière de dissuasion nucléaire, Royal prône une continuité totale avec la politique actuelle. «Je veillerai à ce que cet outil indispensable à notre indépendance garde en permanence sa crédibilité et dispose des moyens de sa modernisation», a-t-elle promis. La doctrine de «stricte suffisance» et de «non-emploi» sera reconduite. Tous les grands programmes, comme le missile M51 ou la simulation des essais, seront poursuivis. Une position aux antipodes de celles du PCF et des Verts, hostiles au nucléaire militaire.
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