Elle a coutume de dire qu'elle entend gouverner autrement. Ségolène Royal a donc tenté de dépeindre ce que pourrait être son quinquennat, si elle est élue, dans une interview au Monde daté d'aujourd'hui. Elle affirme vouloir introduire «un changement profond de la présidence, de son protocole comme de son allure», et «résister à une tentation monarchique à laquelle la République a trop souvent cédé».
Interrogée sur son choix de vivre ou non à l'Elysée, la candidate esquive, expliquant qu'elle «choisira la solution la plus utile à l'exercice de [sa] fonction». Evoquant une «crise démocratique profonde», Ségolène Royal, «suffisamment autonome pour ne [se] laisser enfermer dans aucun dogme», entend soumettre «à l'automne par voie référendaire» la réforme institutionnelle, dont la limitation du cumul des mandats et la création de jurys citoyens. Et contraindre le gouvernement, «chaque année, [à] rendre compte de son action et vérifier qu'il dispose toujours de la confiance de l'Assemblée».
Sur la composition de son gouvernement, Royal, qui choisira «les plus compétents», a prévenu : «Je ne suis liée à aucun réseau, aucune puissance d'argent, aucun lobby, aucun grand média, aucune grande entreprise. Je n'ai personne à placer et ne dois rien à personne si ce n'est au peuple français.» Quant à l'ouverture à la société civile, la candidate se montre réservée : selon elle, «l'exercice d'un mandat électif [...] don