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«Pour les élèves, la gauche et la droite, c'est totalement flou»

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par Véronique Soulé et Bruno CHAROY
publié le 6 mars 2007 à 6h28

Juste avant les vacances, Guillaume Delmas a étudié le Front populaire avec des élèves de troisième. Il y a un mois (Libération du 6 février), ce professeur d'histoire-géographie du collège Jean-Vilar de La Courneuve, en Seine-Saint-Denis, disait attendre de la candidate PS une vision de gauche de l'école. Cette fois, place aux élèves. «Comme on parlait des partis et des syndicats, j'en ai profité pour leur demander ce qu'ils savaient aujourd'hui de la gauche et de la droite, explique-t-il. Ils ont tout de suite cité Le Pen, qu'ils ont associé à l'extrême droite et au racisme. Pour le reste, entre la gauche et la droite, c'était totalement flou.»

Dans ce collège classé «ambition réussite», où l'immense majorité des élèves habite les cités alentours, un autre homme fait l'unanimité contre lui : Nicolas Sarkozy. «Il est clairement identifié comme un ennemi des habitants des banlieues, comme l'homme du Kärcher», résume Guillaume Delmas ­ le ministre de l'Intérieur a prononcé sa fameuse diatribe dans la cité des 4 000, à La Courneuve. Les élèves n'ont pas réussi à classer Jacques Chirac, «Ils connaissent les noms des hommes politiques, regardent certaines émissions, mais ils n'ont aucune notion de la droite et de la gauche», souligne le professeur.

Le débat a été particulièrement animé dans la classe, mais Guillaume Delmas ne se fait aucune illusion : «La question principale était d'essayer de savoir pour qui moi, le prof, je vote. Les plus ma