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Libération

Power8, moteur à vives réactions

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Les salariés ont défilé hier sur trois des quatre sites français frappés par le plan d'Airbus.
publié le 7 mars 2007 à 6h30

Après les candidats à l'Elysée et le gouvernement lundi, c'était hier au tour des salariés d'Airbus de protester contre le plan de restructuration Power 8, qui prévoit 10 000 suppressions d'emplois, dont 4 300 sur les sites de Toulouse, Saint-Nazaire et de Méaulte. Dans les cortèges, colère, résignation et interpellation des politiques.

Toulouse «On est bridés, sans raison»

La rue de Metz à Toulouse a un effet canyon. Les 12 000 manifestants, selon la police, s'y sont resserrés pour lancer le slogan du jour : «L'A320 [prononcer A trois vingt] à Toulouse, l'A320 toulousain.» En tête du cortège, les secrétaires nationaux FO, CFDT, CGT, CFTC et CFE-CGC s'emploient à dénoncer le plan d'économie et de restructuration industrielle de l'entreprise Airbus. Au coeur du défilé, les métallos des chaînes de montage, les salariés et cadres du siège, les sous-traitants de MicroTurbo, Alcatel ou Ratier se concentrent sur le départ programmé en Allemagne du best-seller d'Airbus.

«On bloque à 14 unités par mois la production d'A320 de l'usine Saint-Martin et on ouvre une chaîne à Hambourg pour assembler le surplus. Où est l'économie ?» interroge Sylvain Rochais. Sébastien Soria juge que «les salariés toulousains sont bridés, sans raison». Les métallos de Saint-Martin produisent aujourd'hui 17 avions par mois et sont prêts à passer à 18. «L'A320, c'est notre poule aux oeufs d'or, reprend le monteur Jacques Compaigne. En échange, on a le 380 qui ne décolle pa