Les derniers feux de la valse aux adieux chiraquienne s'éteindront dimanche soir. Dans un de ces «dialogues directs avec les Français» qu'il affectionne tant soit une allocution radiotélévisée à 20 heures le chef de l'Etat annoncera, sauf énorme surprise, qu'il ne brigue pas un nouveau mandat. Il tentera aussi d'esquisser une sorte de bilan en expliquant le sens de son action de «premier président de la France confrontée à la mondialisation», selon l'expression d'un de ses conseillers. Jean-Pierre Raffarin prédit que ce sera «un moment très fort de l'histoire politique».
Pour ne pas brouiller son message ni mélanger les genres, Jacques Chirac se gardera d'apporter un soutien ouvert à Nicolas Sarkozy. Cet appui éventuel au candidat de l'UMP viendra plus tard. Le ministre de l'Intérieur a indiqué hier qu'il avait «eu l'occasion de parler plusieurs fois» avec le Président cette semaine. «Il prendra la décision qu'il souhaite prendre et l'expliquera», a-t-il déclaré. En coulisses, nombre de sarkozystes redoutent que le soutien de Chirac ne se transforme le moment venu en cadeau empoisonné : «Il cherchera à ancrer Sarkozy à son bilan, alors que notre candidat veut incarner l'alternance», assure l'un d'eux.
Soucieux d'exercer tout le pouvoir jusqu'au bout, Jacques Chirac a entretenu depuis le mois de septembre un faux suspense sur une éventuelle nouvelle candidature, indiquant qu'il ferait part de ses intentions au cours du premier trimestre 20