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Libération

Le PS surjoue l'indifférence

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Royal s'appuie sur son aile sociale-démocrate pour faire revenir les déçus.
publié le 9 mars 2007 à 6h32

En parler ou pas ? A mesure que grimpe la cote du candidat de l'UDF, et, parallèlement, la «panique» dans les rangs des socialistes, selon l'un d'eux, la question de la tactique à adopter se pose avec, chaque jour, un peu plus d'acuité. Au point que le sénateur PS Jean-Luc Mélenchon a averti sur son blog : «Il y a le feu au lac.» Soupçonné d'attirer à lui des électeurs socialistes des classes moyennes et supérieures, le cas Bayrou, qui suscitait déjà des «interrogations» au PS, tourne au problème d'importance. «Il y a une contradiction difficile à régler, résume un élu. Le parti estime qu'en parler, ou le combattre, c'est aussi l'installer. En fait, il n'y a pas vraiment de bonne manière de faire...»

«Mansuétude». Ségolène Royal, pour sa part, a tranché : «François Bayrou réussit parce qu'il apparaît comme le candidat antisystème. Et il suffit que quelqu'un dise quelque chose sur lui pour que ça alimente son fonds de commerce. Or je ne veux pas alimenter le feuilleton de ce qui le fait monter.» Une stratégie de l'ignorance politique également destinée à la démarquer de Nicolas Sarkozy. «Si Royal comme Sarkozy s'attaquent à Bayrou, les gens vont se dire qu'ils ont les mêmes intérêts, estime Vincent Peillon, porte-parole. Ce qui est tout à fait contradictoire avec notre ligne.» Celle du renouveau politique qu'entend incarner la candidate. Et dont elle n'entend pas se laisser déposséder par