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Libération

Sarkozy, un brin timide avec les bovins

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publié le 10 mars 2007 à 6h33

Officiellement, le rendez-vous est fixé à 9 heures, porte de Versailles. Mais, vendredi, Nicolas Sarkozy est arrivé en loucedé au Salon de l'agriculture à l'heure du laitier, vers 7 h 30. Histoire de causer tranquille durant la traite des vaches avant de se taper un steak ­ «très bon», selon son entourage ­ avec les organisations agricoles. Après, c'est la mêlée infernale, genre ruée vers le corral. Une vache n'y retrouverait pas son veau. Nicolas Sarkozy dit : «Je vais là où c'est prévu», en se dirigeant vers un bovin stoïque face au troupeau d'humains. Le candidat est cornaqué par ses gardes du corps, vigilants comme des patous. «Il n'y a personne derrière le boss», murmure un grand consciencieux dans son micro. Pendant ce temps-là, Gérard Longuet, conseiller politique de Sarkozy, en fait des tonnes dans son sillage. Le sénateur (UMP) de la Meuse se précipite sur la représentante de la race vosgienne ­ une vache de «chez lui» ­ avant de chanter les louanges de la race holstein : «Voilà enfin une bête sérieuse.» Un peu plus loin, les agriculteurs de Savoie entonnent une petite chanson de saison : «Il y a des gens plein d'illusions. Ils voudraient être président de la République, député, ministre ou grand patron. Mais, moi, je n'ai qu'une illusion : je voudrais être un cultivateur heureux sur mon tracteur.» Sarkozy caresse timidement la joue d'un bovin avec le revers de la main. On l'a connu plus à l'aise quand il passait en revue CR