Courage, citoyens. Il n'y en a plus pour longtemps. Depuis presque cinq ans, je vous admire. Cela a commencé un matin de mai, en lisant les journaux. A peine l'actuel président élu, bien avant que le double choc des deux tours ne soit amorti, paraissait déjà le premier article sur la «stratégie 2007» de tel ou tel politicien. La «stratégie 2007» ! En mai 2002 ! Est-ce qu'on ne pouvait pas vous laisser un peu tranquille avec ces petits calculs d'arrière-boutique ? Je ne vote pas en France, mais j'étais aussi furieuse que si on s'était mêlé de mes affaires à moi.
Peu de temps après, la télévision de service public, se souvenant de sa mission d'information et de pédagogie, s'est mise à envahir vos salons avec de nouvelles émissions politiques. Le premier Cent minutes pour convaincre, vous vous en souvenez ? L'émission a duré bien plus que cent minutes. La chaîne en était fière, le lendemain. C'était interminable, à vrai dire, mais au moins avait-on tout le temps de se poser des questions sur le style solennel grâce auquel les stratèges de la télévision voulaient vous «réconcilier avec la politique». La mise en scène avait quelque chose de glacial. La distance physique entre l'homme politique (les femmes étaient bien rares) et les journalistes suggérait une méfiance profonde.
J'ai mis du temps avant de découvrir Vivement dimanche et l'enjeu politique qu'un passage sur les canapés de Michel Drucker pouvait représenter. Un homme ou une femme d'Etat en