Dès la passation de pouvoir, Jacques Chirac aura vocation à être poursuivi dans l'affaire des emplois fictifs du RPR. Son cas avait été disjoint des poursuites contre Alain Juppé, ex-secrétaire général du parti, condamné en décembre 2004 à quatorze mois de prison avec sursis et un an d'inéligibilité.Mis au frigo par la Cour de cassation, qui a institué une période de prescription le temps de son mandat, le cas Chirac reste soumis à l'ordonnance d'avril 1999 du juge d'instruction Patrick Desmure, selon laquelle pèsent «à l'encontre de ce dernier [Chirac, ndlr], des indices au sens de l'article 105 du code de procédure pénale [indices graves et concordants] d'avoir participé aux faits de prise illégale d'intérêt et de recel d'abus de biens sociaux».
Ce magistrat dit alors l'essentiel : si Chirac n'était pas président, il aurait été mis en examen.
Si la France était un Etat de droit, la mise en examen du futur ex-président de la République ne serait qu'une formalité. Les magistrats de Nanterre ont dans leur dossier une lettre signée Chirac en personne : en tant que maire de Paris, il demandait la promotion d'une secrétaire municipale employée auprès du conseiller agricole du président du RPR, c'est-à-dire lui-même. Une caricature de prise illégale d'intérêt, l'auteur signant son propre délit.
La France étant ce qu'elle est, toute la chaîne pénale de Nanterre fait l'objet d'une étrange frénésie de nominations-promotions. Philippe Courroye vient d'y
Chirac bientôt rattrapé par la Justice ?
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par Renaud LECADRE
publié le 11 mars 2007 à 7h00
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