Avec quelques fidèles pour toute escorte, Bayrou bat la campagne française sans mollir. Entre meeting tardif et passage matinal à la radio, le député des Pyrénées-Atlantiques prend le temps de l'observation et de la riposte. 24 heures dans les pas du candidat UDF.
Jeudi, 23 heures, vol Annecy-Paris
François Bayrou boucle sa ceinture d'une main, sort son téléphone portable de l'autre. Prestation à Bruxelles le matin, meeting à Annecy le soir, la journée a été harassante. Un bâillement sonore trahit sa fatigue. Mais aucune trace de lassitude. Un coup de fil de la sénatrice Jacqueline Gourault, suivi d'un SMS de son conseiller en communication rallume l'oeil. «Il paraît que Sarkozy s'est grillé ce soir chez Chabot», hurle-t-il pour couvrir le bruit des hélices du coucou de location. Il n'en sait pas d'avantage mais l'information finit de le détendre. L'acharnement de son rival UMP à obtenir de ses anciens amis qu'ils le renient publiquement l'agace. Hier, André Santini, aujourd'hui Simone Veil... «Elle n'est plus engagée politiquement depuis son entrée au Conseil constitutionnel, il y a dix ans», relativise Bayrou. Mais c'est une figure du centrisme. Impossible de l'ignorer.
Vendredi, 8 heures, siège d'Europe 1
«Et Simone Veil, elle soutient la création d'un ministère de l'Immigration et de l'Identité nationale ?» tempête Bayrou dans le bureau de Jean-Pierre Elkabbach. Le PDG d'Europe 1 hoche la tête, tente de dévier la conversation : «Borloo t'appelle plus