Alors qu'un sondage de l'Ifop donne François Bayrou à égalité avec Ségolène Royal au premier tour (23 %), le premier secrétaire du Parti socialiste, François Hollande, répond aux questions de Libération sur la percée du candidat centriste.
François Bayrou vous inquiète-t-il ?
Une campagne électorale, ce n'est pas un commentaire de sondages, c'est la préparation d'un vote, à partir des projets de société qui sont en confrontation. Il ne s'agit pas se laisser aller à l'enthousiasme ou à l'inquiétude, mais de faire preuve de la conviction nécessaire autour du pacte présidentiel de Ségolène Royal. A chaque scrutin présidentiel, certains affirment que le clivage gauche-droite n'a plus de sens. Le réveil est à chaque fois douloureux. Certains imaginent que le seul objectif de la campagne présidentielle serait de battre Sarkozy, et que tous les moyens seraient bons à cette seule fin. Mais, il ne faut pas simplement écarter, rejeter, empêcher. Il faut permettre un changement et lever une espérance. Ce choix doit se faire dès le premier tour avec Ségolène Royal.
Ségolène Royal peut-elle être absente du second tour ?
Quand on a connu le 21 avril, l'élimination de la gauche, nous ne pouvons occulter aucune hypothèse. C'est pourquoi il faut mener campagne en disant que seul le bulletin de vote compte, pas l'humeur, la mode ou la frénésie «sondagière».
Vous envisagez donc un second tour Bayrou-Sarkozy ?
Ce serait un non-choix pour les Français car ce serait une différence de degré mais