Elle a beau s'appeler Royal, le Palais ne votera pas pour Ségolène. Parce que, grosso modo, la droite française est plus sensible que la gauche aux intérêts d'une famille régnante marocaine (pluri) séculaire et (très) riche. Ça valait pour Chirac, ça vaudra pour Sarkozy. Voilà pour le pouvoir. Quant au peuple marocain, il s'en fout. Parce que les télés qu'il regarde (Al-Jezira et ses soeurs, principalement) ne s'intéressent pas à la France. C'est ainsi. Reste une petite minorité : la «société civile» francophone, faiseuse de la chose économique du royaume et surtout grande consommatrice (pirate) du bouquet TPS, donc des chaînes de télé françaises. A cette aune-là, le meilleur de la campagne présidentielle est... la campagne elle-même !
Il faut d'abord savoir qu'en septembre 2007 le Maroc renouvellera son Parlement, puis son gouvernement. Autrement dit, nous sommes, nous aussi, en campagne électorale. En deux mots ? Extrêmement déprimant. Chez nos politiciens, le populisme est la règle et la cohérence, une exception qu'on cherche encore. Imaginez notre consternation quand on découvre que les deux tiers des Français se plaignent du «faible niveau» de leur campagne présidentielle ! Les «bourdes» de Ségolène ? On en rêverait ! La langue de bois, véhicule sémantique exclusif de nos politiciens, toutes tendances confondues, a l'avantage d'exclure les bourdes mais aussi l'inconvénient d'exclure les prises de position intéressantes. Voire les prises de position tout court.
Nicol