Doyen de la campagne présidentielle, Jean-Marie Le Pen se lance à 78 ans dans sa cinquième course à l'Elysée, en brûlant de prendre sa revanche sur un système politique qui l'a toujours cantonné à la marge.
Elu pour la première fois député en 1956, champion de l’extrême droite française depuis 35 ans, finaliste surprise de la présidentielle de 2002, mobilisant contre lui des millions de Français, M. Le Pen ne renie rien de son passé et estime que les faits ne cessent de lui donner raison, lui qui a depuis des décennies fait de l’immigration une cause majeure des maux français.
Ce Breton massif, né à la Trinité (Morbihan) n'avoue aucun regret pour les dérapages qui ont émaillé sa carrière, quand il qualifiait les chambres à gaz nazies de «point de détail de l'histoire de la Seconde guerre mondiale», évoquait «l'inégalité des races», ou une occupation allemande «pas particulièrement inhumaine».
Accusé de «racisme» et «xénophobie» par ses nombreux adversaires, il a pour seul remords «ne pas s'être présenté en 1965 à la présidentielle», à la place de l'avocat Jean-Louis Tixier-Vignancour. «Une certaine timidité» l'en a empêché, déclare-t-il aujourd'hui, regrettant d'avoir fait «perdre au moins 20 ans» à la cause nationale.
En 2007, le vieux chef a pour lui sa connaissance intime des ressorts de la vie politique française, à laquelle il participe depuis plus de 50 ans, sa maîtrise des médias, sa science innée de