Ségolène Royal dégaine l'arme de rénovation massive. La candidate socialiste, qui se cantonnait jusqu'ici à l'expression de «nouvelle République», conformément au projet du PS, a pour la première fois, hier, usé du vocable de «VIe République». «Elle est prête», a-t-elle lancé à quelque 4 000 parlementaires et élus locaux socialistes, réunis porte de Versailles. Le pas est d'importance et concrétise la volonté de la candidate de prendre sa «liberté» vis-à-vis d'un parti qui, au Mans, lors de son dernier congrès, avait écarté la VIe République. Son principal promoteur, Arnaud Montebourg, aujourd'hui porte-parole de la candidate, avait même à l'époque refusé pour cette raison d'intégrer la synthèse autour de François Hollande. Foin des décisions de congrès, Ségolène Royal a hier décliné les «quatre piliers» de cette «VIe» façon Royal : «une démocratie parlementaire revivifiée», «une démocratie sociale», «une démocratie participative» et «une démocratie territoriale», qui préfigure une «nouvelle étape» de la décentralisation.
Transgression. «Ça fait quelques semaines qu'on se bagarre en interne sur cette question», avance un proche. Pour la candidate, qui consultait encore ces derniers jours son entourage, cette transgression présente un triple intérêt. D'abord, ravir une fois pour toutes à François Bayrou l'argument du changement : «Tous ceux qui veulent voter Bayrou veulent changer le système. Il fallait que la