Que demande-t-on à Nicolas Hulot depuis qu'il a annoncé sa non-candidature ? Non pas d'éveiller la conscience écologique des présidentiables, mais de désigner le candidat pour lequel voter. L'animateur confiait hier à Libération qu'il ne soutiendrait «ostensiblement pas plus un candidat qu'un autre». Car «je ne veux pas transformer une démarche transversale comme le pacte écologique en démarche partisane». Traduction : les voix drainées par Hulot n'iront ni chez Voynet, dont la copie rendue dans le cadre du pacte était pourtant quasi parfaite ; ni chez Royal, conseillée par Bruno Rebelle, l'ancien patron de Greenpeace ; ni chez Bayrou, auquel s'est ralliée Corinne Lepage dont la copie était aussi très bonne ; et encore moins chez Sarkozy, qui n'adhère pas franchement à ses propositions.
Pour le trublion de l'écologie politique, les dés ne sont pas jetés : les candidats ayant favorablement répondu à son pacte peuvent encore honorer les engagements pris... Mais pendant que l'on s'interroge sur le vote de Hulot, les questions écologiques n'existent toujours pas, selon lui, dans le débat politique : «Les priorités usuelles de la campagne ont repris le dessus, ce qui nous laisse tous un peu pantois. [...] Le pacte a dégagé une énergie et une intelligence incroyables, qui se transforment en gâchis.»
Depuis son retrait de la course à l'Elysée, l'environnement a fait pschit ! dans la campagne. Pourtant, rien que la semaine dernière, les candidats devaient