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Libération

Pas de quartier pour le candidat sarkozy

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par BINET Stéphanie
publié le 21 mars 2007 à 7h00

Du terrain de foot de la cité La Noé, qui surplombe la gare SNCF de Chanteloup-les-Vignes, les habitants voient, par temps clair, la tour Eiffel, la Défense, mais aussi la dalle d'Argenteuil, où les présidentiables se montrent depuis les vacances de février. José Bové y est passé, Ségolène Royal est allée à Clichy-sous-Bois, François Bayrou à Mantes-la-Jolie. Nicolas Sarkozy, lui, est toujours attendu à Argenteuil. «Qu'il ne vienne pas ici, c'est pas la peine, c'est mort, prévient Mehdi. Si c'est un malin, il va au village. S'il veut jouer au bonhomme, il vient dans le quartier, mais ça va être chaud. De toute façon, les candidats ne viennent pas dans le coeur du ghetto comme chez nous ou aux Mureaux. Ils vont dans le centre-ville, serrer la main des vieux, des vieilles.»

«Franchement, pour un futur président, c'est moche»

Dans les quartiers de la banlieue parisienne, le tour des popotes par les présidentiables fait débat. Nicolas Sarkozy n'a pas réussi à faire oublier ses déclarations qui ont précédé les émeutes de l'automne 2005, et son retour serait presque vécu comme un acte de bravoure de l'ennemi : «Il y a qu'une grosse racaille de cité qui est capable de faire un truc pareil, explique un jeune de Vigneux-sur-Seine. Il s'embrouille avec le quartier d'en face, et il retourne faire le bonhomme en disant : "Qu'est-ce qu'il y a ?" Franchement, pour un futur président, c'est moche.» Patron d'une entreprise de transports en commun à Chantelo