Deux mois après son entrée en campagne, Nicolas Sarkozy contourne toujours la banlieue et ses millions d'habitants. Le candidat de l'UMP, qui affirme vouloir parler à l'ensemble des Français, évite toute rencontre directe sur le terrain avec la jeunesse des quartiers. Ces fameux «territoires de la République» qu'il se faisait fort de «reconquérir» lui font aujourd'hui tout simplement peur. Cela n'a pas échappé à François Bayrou et à la plupart de ses concurrents, qui multiplient, eux, les déplacements en banlieue sans redouter les incidents. «Cela fait des mois qu'il [Sarkozy, ndlr] ne peut pas y aller, malgré toute la parade de gardes du corps qui l'entoure. Vous avez l'impression que c'est sain pour un pays comme le nôtre d'avoir le ministre de l'Intérieur lui-même qui ne peut pas se rendre en banlieue ?» a ironisé le candidat de l'UDF lundi soir.
«Ce serait une folie.»
De fait, voilà maintenant des semaines que Nicolas Sarkozy promet de s'y rendre. Sans oser y aller. Et plus le temps passe, plus la pression sera grande autour d'une virée sur la dalle d'Argenteuil ou dans un quartier dit sensible. Une confrontation verbale qui tourne mal, une mauvaise télé qui tourne en boucle et sape des mois de travail : telles sont les hantises des sarkozystes. Au QG, un haut responsable de la campagne pense qu'il est maintenant sage de faire l'impasse sur la banlieue : «Y aller avec micros et caméras serait une folie. Le moindre incident ser