L'Antiquité romaine inspire les socialistes tentés par François Bayrou. Après Spartacus, le collectif de hauts fonctionnaires appelant, dans Libération, à voter pour le candidat centriste, voici les Gracques. Dans le Point d'hier, ces «sympathisants ou militants socialistes depuis trente ans», qui ont tous fréquenté les cabinets ministériels de la gauche, «appellent» le PS «à l'alliance avec François Bayrou».
Parmi les signataires figurent notamment Roger Godinot, un rocardien historique, inventeur de la CSG en 1990, Jean-Pierre Jouyet, ancien directeur adjoint du cabinet de Jospin et très proche du couple Hollande-Royal, Matthieu Pigasse, ex-directeur adjoint du cabinet de Laurent Fabius à Bercy, aujourd'hui à la banque Lazard, Bernard Spitz, conseiller d'Etat rocardien ou encore Guillaume Hannezo (1), ancien conseiller économique de François Mitterrand à l'Elysée.
Les auteurs du Manifeste des Gracques invitent le PS à réfléchir à «une coalition de progrès» unissant la gauche réformiste, les écologistes et le centre de Bayrou. Une idée également défendue par Daniel Cohn-Bendit. «Au second tour, Ségolène Royal ne pourra gagner qu'avec un excellent report des voix centristes. Comme ailleurs en Europe, la gauche ne peut gagner qu'avec le centre», explique-t-on dans l'entourage des signataires. Ces «sociaux-démocrates» prennent donc leur distance avec la ligne du PS. Ils expliquent que «pendant des années», ce