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Libération

Royal ajuste l'adversaire dans son viseur

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publié le 23 mars 2007 à 6h47

Marseille envoyé spécial

A chaque candidat socialiste son droit d'inventaire. Si Ségolène Royal a exercé le sien, hier soir au Dôme de Marseille, c'est à l'encontre de Nicolas Sarkozy, dont elle a, «avec gravité», dressé le bilan. Lequel, selon elle, se situe dans la colonne passif : quartiers, sécurité, économie, social, emploi, immigration, la candidate socialiste a fait feu de tous les dossiers pour fustiger «ceux qui ont laissé la France dans l'état où elle se trouve». Au premier rang desquels Sarkozy, qu'elle a, pour la première fois, cité nommément dans un grand meeting. Et résolument réinstallé dans la peau du candidat sortant : «Les Français ont le choix entre la politique comme avant, celle du passé, du manque d'écoute, ou les nouvelles règles du jeu.»

«Brouillage». Royal elle-même en convenait, il y a quelques semaines : renvoyer le ministre à son bilan constituerait l'une des difficultés majeures de sa campagne. La faute, en premier lieu, à un ratissage idéologique des plus larges du candidat UMP. «Il a fait croire qu'il avait changé, il a fait son autocritique, il a cité Jaurès... Il a esquivé la bataille sur son bilan en créant un brouillage», décrypte Julien Dray. Un positionnement d'autant plus difficile à contrer qu'insaisissable. «Le caractère complètement erratique de ses références est inquiétant, juge une proche de la candidate. Thatcher, au moins, c'était cohérent, prévisible. Avec Sarkozy, tous les arguments, mêmes l