Saint-Denis (la Réunion) correspondance
«Je veux être différent.» Ce leitmotiv, François Bayrou, chemise ouverte, manches retroussées, l'a répété sur le marché du Camélia, vendredi matin à son arrivée à Saint-Denis (la Réunion). Pas question, comme avant lui Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy, de rencontrer et quémander le soutien de l'influent président du conseil régional, le communiste Paul Vergès. François Bayrou préfère, dit-il en goûtant un ananas, une «attitude lisible». C'est loin d'être le cas localement. Le sénateur-maire Jean-Paul Virapoullé, qui préside la Relève, la branche «historique» de l'UDF locale, soutient... Nicolas Sarkozy. Tout en accusant l'UMP de n'être qu'un «petit clan de sectaires».
Cadeau. «Pour s'y retrouver, il faut être très fort», a reconnu le patron de l'UDF, incitant ses élus locaux à «offrir une politique moins insoupçonnable» aux Réunionnais. Question lisibilité, pourtant, ce n'est toujours pas ça. S'il est élu, François Bayrou a une nouvelle fois promis de nommer un gouvernement où seraient réunis «des hommes et des femmes qui appartenaient hier à des camps opposés». En marge de son meeting, en soirée, le patron de l'UDF n'a pas exclu de nommer un «Premier ministre de gauche». Mais pas Royal, sous peine de «tomber dans la caricature»...
En attendant, le chemin est long et le pas lent, comme celui de la tortue qu'une militante lui a offerte, reprenant en créole la maxime : «Ti pa, ti