A chaque présidentielle, c'est le même refrain. La campagne serait trop «franco-française». Ce n'est pas nous qui le disons mais les... Français que l'on croise. Serait-ce une tendance à l'autoflagellation ? Car, pour une fois, on ne perçoit pas du tout la même chose. Que de regards exotiques, dans cette élection !
François Bayrou se pique de rassembler gauche et droite dans une grande coalition ? On va voir comment cela se passe en Allemagne, en Italie ou en Belgique, où l'art du compromis est comme la croquette de crevettes : une institution nationale. Nicolas Sarkozy propose de tirer un trait sur la realpolitik ? On interroge une journaliste chinoise sur l'impact de cette stratégie sur le commerce extérieur. Ségolène Royal s'intéresse à ce qui se passe dans les pays scandinaves ? On interpelle un spécialiste du modèle suédois : «Alors, quoi d'neuf au nord ?»
En 2002, oui, la campagne s'était déroulée en apnée. La sécurité intérieure occupait tous les esprits. L'absence de propositions en matière de diplomatie était d'autant plus criante que les attentats du 11 septembre 2001 venaient de secouer la planète. Mais cette fois ?
Quand elle présente son pacte présidentiel à Villepinte, Ségolène Royal réserve un long chapitre à la politique étrangère. Quelques semaines plus tard, Nicolas Sarkozy consacre une conférence de presse entière à ce seul sujet. Et alors même que la France a plongé l'Europe dans la crise en rejetant la Constitution européenne, les trois favori