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Libération

Le Pen néglige ses plates-bandes

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En meeting à Toulouse, il a laissé de côté le thème de l'identité nationale.
publié le 26 mars 2007 à 6h50

Toulouse de notre correspondant

Contre mauvaise fortune politique, Jean-Marie Le Pen met tout son coeur à la fine plaisanterie. En meeting hier à Toulouse devant 1 200 personnes, le leader du FN a d'abord moqué la candidate du PS : «Que Mme Royal juge nécessaire de mettre en avant l'identité nationale, je m'en réjouis, dit-il. Mais agiter un drapeau n'a jamais fait un patriote (lire pages 8 et 9).» François Bayrou ? «Il s'est acheté un deuxième tracteur pour représenter mieux le France rurale.» Au canon de 75, donc, contre ses concurrents à la qualification pour le second tour. Mais pas un mot sur celui que les sondages donnent comme qualifié d'autorité. Le nom de Nicolas Sarkozy n'a pas été prononcé une seule fois. Le candidat UMP est pourtant le premier de tous à s'être aventuré sur ses plates-bandes nationales.

Lacrymos. Tout fout le camp. Ils étaient entre 15 000 et 30 000 selon les estimations à manifester contre lui en 1998. De 55 000 à 80 000 en 2002. Les Toulousains n'étaient plus que 300 ou 500 selon la police ou les organisateurs à défiler hier près du centre des congrès Pierre-Baudis où le FN tenait réunion. Deux cailloux, trois grenades lacrymogènes, une interpellation et puis s'en vont. Le Pen ne mobilise plus contre lui. Il s'est laissé piquer ses thèmes de campagne par les partis de la gauche et de la droite parlementaires. Il ne déchaîne plus les extrémistes républicains. Mais il fait comme si de rien n'était.

Une forêt de drapeaux bl