Menu
Libération

A l'hôpital, le travail, c'est pas la santé

Article réservé aux abonnés
A Sainte-Périne, à Paris, une société privée est chargée de l'entretien. Dans des conditions difficiles.
publié le 27 mars 2007 à 6h51

A l'hôpital Sainte-Périne, dans le XVIe arrondissement parisien, il y a des portes où sont collés des triangles bleus. «Ça veut dire qu'il faut faire attention, que les patients sont contagieux», traduit une femme de ménage. Et devant l'une de ces portes, il y a Nacira (1), qui montre le lit et les draps chiffonnés autour d'un corps. Et dit tout bas : «Il y a une dame qui va mourir, ici.» Nacira est agent d'entretien. Elle habite à Epinay, en Seine-Saint-Denis. Elle se réveille tous les jours à 5 heures, pour prendre le premier bus de 6 heures.

«Comment faire ?» Depuis treize ans, Nacira travaille quelques heures par jour dans cet hôpital, qui accueille des personnes âgées, souvent atteintes de troubles psychiatriques. Elle va nettoyer la chambre, mais ne porte pas de masque. La société de propreté qui l'emploie, Axence (2), ne lui en a pas fourni. «Les gants, ils nous en donnent une paire par mois, dit Koumba, une collègue. Mais ils finissent par coller ou se déchirer.» Alors les agents d'entretien en «piquent» à l'hôpital. «C'est interdit, mais comment faire pour protéger nos employées ?» se justifie un chef d'équipe. Souvent, la trentaine d'agents d'entretien doit ramasser les excréments, laver le sang et l'urine des patients. Les crachats dans le couloir et sur les murs. «Normalement, ce n'est pas à nous de le faire, mais le personnel de l'hôpital est débordé», explique Nacira. Il y a bien une petite machine à laver le ling